François-Henri Désérable, un nom qui fleure bon sa Belle Province. Erreur : natif d’Amiens, Désérable n’est en rien québécois, mais il est bel et bien hockeyeur. Professionnel, de surcroît. Voilà qui est original, tout autant que les inspirations de ce jeune homme de 28 ans qui publiait, il y a près de deux ans, un recueil de nouvelles fort remarqué sur les dernières heures de quelques guillotinés de la Terreur. Une passion historique avec laquelle il renoue à travers la biographie romancée d’Evariste Galois, mathématicien de génie, qui mourut en duel à l’âge de 20 ans, en 1832.
Poète des chiffres aux ailes coupées prématurément
François-Henri Désérable le dit tout de go : il n’entend rien aux mathématiques et encore moins à la grande découverte du gamin de Bourg-la-Reine, la « théorie des groupes », le « 14-Juillet de l’algèbre, l’événement fondateur des mathématiques modernes », qui valut à son auteur d’être érigé, quelques décennies après sa mort, au rang d’un Archimède, d’un Newton ou d’un Euler. Non, ce qui enflamme Désérable, à l’évidence, c’est cette exceptionnelle précocité et le fulgurant destin d’un talent pur, Rimbaud des chiffres aux ailes coupées prématurément.
Sur fond de Trois Glorieuses puis de monarchie de Juillet, le farouche républicain bout tout autant d’être incompris par les pontes de son époque, de Polytechnique à la future Ecole normale, que d’assister à l’avènement de Louis- Philippe. Entier, comme peuvent l’être les nombres, il affronte les procès -il séjournera à la fameuse prison de Sainte-Pélagie- et la passion amoureuse, qui le mènera dans une clairière, un pistolet en main, en ce funeste 30 mai au matin.
De nombreuses zones d’ombre demeurent dans la biographie officielle du jeune Galois. Désérable les remplit avec la gourmandise, l’enthousiasme et la vigueur du patineur…
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